Introduction

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Victor Lucien Guirand, dit Guirand de Scévola (1871-1950). Sa vie, son œuvre

Aujourd’hui, cet artiste peintre est tombé dans un oubli profond. Aucune étude, aucun article ne lui a été consacré depuis sa mort. Il fut pourtant, sa vie durant, un portraitiste apprécié de la haute société, non seulement en France, mais aussi à Buenos Aires. Il fut également commandant de la section de camouflage de l’armée française pendant la guerre de 1914-1918, président de la Société nationale des Beaux-Arts de 1937 jusqu’à sa mort, etc.

Les avis des critiques sont extrêmement contradictoires. On a jugé que son travail était d’une qualité inégale et imprévisible. Seize œuvres de l’artiste ont été acquises par l’État. La plupart ne sont pas visibles par le public. Dans les ventes aux enchères, ses portraits de femmes dans le style symboliste atteignent des prix élevés.

Sa vie privée est également méconnue.

Guirand de Scévola et moi

Pour moi, tout a commencé en 2011, avec l’achat d’un portrait : une gouache représentant un soldat en uniforme, avec signature, dédicace et datation de mai 1917 (voir l’annonce ci-dessus). En tant qu’attitude à la fois forte et sensible du visage, une technique picturale approfondie, des traces d’humidité, les marques d’une histoire mouvementée. Qui était donc cet homme ? Dans quelles circonstances, l’artiste avait-il peint ce portrait ? Je crus tout d’abord qu’il s’agissait d’un autoportrait, peint dans les tranchées. Une hypothèse incorrecte.

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Fig. I. Le mime Séverin, s.d.
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Fig. II. Le mime Séverin par Guirand de Scévola, mai 1917, avec dédicace et date

La comparaison avec une carte postale du mime Séverin, trouvée en 2014 (fig. I), ainsi qu’une correspondance avec Mme Cécile Coutin – conservateur en chef à la Bibliothèque nationale de France et auteur d’une étude sur le camouflage pendant la Grande Guerre – nous a convaincu qu’en effet ce portrait était celui du mime, dans son uniforme de la section de camouflage. Cette identification a rendu plus compréhensible la dédicace, difficilement lisible : « au camoufleur Severin / Guirand de Scevola / mai 1917 » [1] (fig. II).

Les recherches, commencées avec l’identification de ce portrait, ont été  approfondies et étendues. Aujourd’hui, après trois années de recherche et de collectes, le temps est venu de publier quelques résultats.

Le site et le blog

Ce website et le blog qui l’accompagne ont pour objet de fournir quelques éléments qui permettront une première évaluation de l’artiste et de son œuvre. Le site se composera d’environ 45 articles, chaque concernant un sujet précis. J’espère pouvoir publier un article par mois.

Il est presque impossible d’identifier toutes les œuvres de l’artiste, notamment du fait de la grande quantité de peintures de fleurs et de pièces de genre. Nous avons choisi de nous cantonner à une liste des portraits, genre qui a fait la gloire de Guirand de Scévola. Les portraits identifiés m’ont permis – en combinaison avec d’autres sources – d’analyser le réseau social de l’artiste. Le site fournit en outre une liste des expositions auxquelles Guirand de Scévola a participé. La liste des portraits et des expositions sera constamment mise à jour.

Notons enfin que dans les articles de presse, ainsi que sur les sites internet les prénoms de l’artiste sont souvent écrits comme « Lucien-Victor », avec l’ordre inverse des prénoms, additionnés d’un trait d’union. Sur ce site nous adhérons à l’orthographe des actes notariés : « Victor Lucien » (voir aussi l’article « Les mystères de famille de Marie-Thérèse Piérat » sur ce site).

Rik Wassenaar, le 11 février 2015

Note

[1]. Voir aussi : https://www.europeana.eu/portal/fr/record/2020601/contributions_14300.html (URL vérifiée 15 août 2018).

3 Comments

  1. Je dois publier sous peu un ouvrage sur les membres de la Légion d’honneur de l’Hérault (France) et je voudrais illustrer la notice biographique de Guirand avec l’image que vous avez publiée.
    Je vous en demande donc l’autorisation, et m’engage à vous en attribuer les droits en pied de notice.

    Jacques Aben
    Professeur émérite à l’université de Montpellier

  2. Bonjour,

    Vu au Musée Latour de Saint Quentin une vue d’atelier de Guirand : connaissez-vous cette oeuvre?

    Bien cordialement (j’ai la photo du tableau)

  3. Bonjour,

    J’aurais souhaité vous faire parvenir des images d’un portrait d’une jeune fille signé sur le coté, pas très visible, Guirand de Scèvola daté ….., il s’agit d’un pastel sur toile 50 cm de diamètre de la maison Merlin-Denis.
    Merci de considerer ce message.
    Cordialement
    Fausto Donna-Rumma

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